De l\'exclusion

De l\'exclusion

Article 23 - Un film sur notre humanité...

Article 23 – Un film sur notre humanité...

 

Nous avons pu voir ce film à l’Entrepôt dans le 14em arrondissement de Paris.

 

Qu'en dire... Le sujet n'est guère facile, car il ne s'agit pas de faire une critique des jeux d'acteurs, du montage et des choix du réalisateur, de la prise de vue ou encore de la bande son.

En effet, il y a lieu de dépasser ces aspects et de porter notre attention sur les messages qui se trouvent véhiculés, à savoir le sens, la place, ainsi que les applications et implications concrètes dans le quotidien de chacun, de cet Article 23.

Dans le film que présente Jean Pierre Delépine, nous avons vu l'aspect pyramidal de mécanismes de pouvoir et différents degrés d'assujettissement de l'individu.

Ainsi à l’œil cru et sans concession de la caméra se présente : le patron et son commanditaire/client, le chef, le sous-chef, les employés (ordinaires, syndicalistes et représentants/ commerciaux), le stagiaire, la maitresse/ amante, la famille avec les enfants et différents niveaux d'amis.

Le tout prenant une part, qui n'est jamais relative, au dilemme que pose une aspiration individuelle à un bien vivre promis qui se trouve laissé en suspend et soumis aux impératifs d'un système où il n'y a que deux alternatives : broyer ou être broyer,

Alternatives que nous pouvons évidemment transposer dans : exclure ou être exclu.

Nous avons vu aussi des tentatives de résistances, qui sont autant de renoncement aux illusions ( statut et argent ) mises en place par le système, dont dispose l'être qui veut rester humain, face à une machine immatérielle.

Si nous affirmons l'immatérialité de cette machine infernale, c'est bien parce qu'elle ne repose en fait que sur un système religieux- en tant que ce qui relie- avec ses dogmes et rituels, sur un système qui exige que chacun croit en son pouvoir de rendre heureux et d'apporter le bonheur à celui qui y adhère, l'anime et le fait vivre, en un mot qui lui consacre sa vie, ceci au prix du renoncement à toute considération de sa propre dimension humaine, au renoncement à sa propre altérité.

Cette machine, qui conduit à l'autophagie, s'alimente de la déshumanisation par l'aliénation du sujet. Aliénation qui n'est rien d'autre que la rupture de ces liens fondamentaux constructeurs de l'estime de soi dont le premier effet est notre capacité à être et faire ensemble.

Aliénation inductrice de l'irrémédiable acte qu'est la recherche de l'extraction d'une souffrance essentiellement psychique par la suppression de sa propre existence.

L'infernale machine de la concurrence, de la performance, de la compétitivité ne trouve-elle pas son soutien que dans une plus ou moins grande soumission de chacun à un système qui s'est mis en place sur fond de justification économique ?

Dans les faits, la crise économique et financière n'est pas une nouveauté, et nous pouvons certainement dire, sans abuser, qu'elle est une crise permanente de la gestion des moyens dont nous disposons et que nous voulons mettre en commun pour être et faire ensemble.

A chaque période, chaque époque, chaque génération, cette crise est présentée et décrite comme nouvelle, comme émergente d'un nouveau secteur marchand, d'une nouvelle bulle économique ou financière ou d'une nouvelle situation géopolitique. Pourtant, il suffirait de faire appel à notre mémoire pour voir clairement qu'elle a toujours des précédant, une antériorité et que c'est bien dans l'insuffisance des mesures prises, des moyens mis en oeuvre alors ou dans une perception à court-terme de l'immédiat, que se trouve les racines de la situation d'aujourd'hui.

Par son titre et son thème, ce film nous conduit aux articles suivants de cette déclaration universelle des droits de l'homme et principalement à un article qui nous semble prendre à l'éclairage de l'article 23 une dimension particulière . Nous voulons parler de cet article 25 qui dit que:

 

1) Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l'alimentation, l'habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires; elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d'invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté.

 

2) La maternité et l'enfance ont droit à une aide et à une assistance spéciales. Tous les enfants, qu'ils soient nés dans le mariage ou hors mariage, jouissent de la même protection sociale.

 

Peut-être pourrait-il faire l'objet d'une suite puisqu'il y est faire une référence directe au niveau de vie et au chômage et donc à l'article 23 titre de ce film bien venu...



14/02/2013
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