De l\'exclusion

De l\'exclusion

Introduction 02

En refermant sur nous la porte de ce monde clos, nous accédons à un autre espace où nous renouons avec une idée de la liberté, de l'égalité et de la fraternité.

Cette liberté de penser et d'exprimer, que nous revendiquons, n'a pour nous de sens que dans la mesure où elle nous permet de livrer aux générations qui le voudraient des pistes pratiques et concrètes de transformations, dont l'application volontaire pourrait ouvrir une ère sociale et dont l'articulation ne reposerait pas sur le dualisme d'opposition et la compétition, mais sur une pleine compréhension des complémentarités qui font la vie, sur une volonté de mettre en œuvre la Liberté, l'Égalité et la Fraternité, de mettre en œuvre l'idéal Fédéral.

Certains diront vaste projet, d'autres parleront d'utopie... Peut-être...

Nous avons essayé d'observer ce monde. Nous avons rencontré, en nous efforçant de n'être pas partisan, diverses personnalités. Nous avons tenter d'apporter un héritage, une mémoire à quelques cercles, groupes plus ou moins ouverts.

Aujourd'hui, force est de constater :

  • qu'il y ait des lieux, des groupes où la singularité n'a de place qu'à la condition qu'elle n'offusque pas l'idéologie et la croyance générale,

  • que c'est dans les groupes qui se considèrent les plus progressistes, les plus d'avant garde, les plus « révolutionnaires », voir les plus modernes, qu'il ait souvent donné de rencontrer les plus virulents gardiens de l'ordre dominant, les plus conservateurs.

Vouloir faire tomber les masques, dénoncer les violences du système, mettre en question les dogmes, présente toujours le risque de se voir enfermé dans la catégorie des traitres, des hérétiques, des irresponsables et autres stéréotypes.

Bien sur, il n'y a plus de bucher pour éliminer les « hérétiques » et en terre de France on ne coupe plus les têtes, on n'envoie plus au bagne les séditieux.

Dans un état civilisé -dit non barbare-, où s'exerce une dictature violente de la « non violence », de la bonne attitude, les procédés d'élimination empruntent des voies moins spectaculaires, moins directes, mais tout aussi redoutables que la torture inquisitoriale.

Chacun est confronté quotidiennement à la violence d'un ordre social, dont la survie n'est assurée que par une pratique de banalisation/ normalisation exercée par tout un chacun. On broie l'esprit aussi bien que les corps...peut-être même mieux et sans opposition de la masse  par le fait que la seule chose visible de son existence est sa manifestation, qu'il est en lui même invisible.

Certes, sont avancées différents raisons à cette pratique, différentes justifications, que nous n'ignorons pas, puisque nous les regardons comme autant de masques d'une peur instrumentalisée par le système.

Mais, au regard des impasses actuelles, au regard des seules perspectives qui sont proposées, pour ne pas dire imposées, en dehors d'un : poursuivons avec quelques aménagements à la marge et l'avenir vous sera assuré, que valent les promesses des démagogues qui nous conditionnent et sollicitent notre crédulité depuis la révolution française...

Est-il encore possible de questionner la légitimité de l'organisation de la Démocratie, telle qu'elle s'exerce aujourd'hui?

Est-il encore possible de sortir de la tyrannique idéologie du travail et de l'aliénation qu'elle génère?

Est-il encore possible de réorienter nos relations et nos échanges?

Non autour des rapports de profits, de croissance, de compétitions, ou d'exercice de domination, mais bien autour de cette part d'humanité qui déborde très largement l'illusion de ces droits de l'homme, inventés par une bourgeoisie en mal de pouvoir, et que chaque état-nation bafoue en toute impunité ou fait mine d'appliquer selon l'interprétation qu'il s'en fait?

Est-il possible de ce défaire du mythe du progrès, de la modernité, qui fait le lit de la destruction des sociétés non technocratiques et traditionnelles, qui altère les écosystèmes au point de provoquer des mutations mettant en péril l'ensemble de la petite planète qui nous porte?

De notre point de vue, la pauvreté est d'abord le produit d'un système de pensée, reposant (pour ce qui est du monde « occidental ») sur un ensemble d'aprioris oppositionnels tel que le bien et le mal et qui articule non seulement l'organisation des espaces pensées publiques et privés, mais aussi les espaces d'actions qui en découlent.

Combien s'efforcent de penser leurs actions en prenant en considération ce qui se trouve en dehors de leurs modes d'existence.

Repenser le monde et agir de façon concrète pour offrir un avenir à ces successeurs que sont nos enfants, un avenir dans lequel ils puissent se projeter sans trop craindre les conséquences des divers choix que nous aurons fait nous même...



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27/11/2009
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